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Les organisations confessionnelles (FBO) à l’ONU au service de l’humanité SDG 17 FR

par | Juil 2, 2021 | Partners | 0 commentaires

 

Renouveler l’ONU : au service de l’humanité

La troisième ONU et les organisations confessionnelles (OC)

 

Miguel Angel Velasco cmf

Membre de l’équipe cmf à l’ONU

 

Depuis 1990, avec la multiplication des initiatives à la recherche d’un nouvel horizon social mondial, l’ONU a promu des rencontres ouvertes à la société civile et, bien sûr, en son sein, aux ONG. Au sein de ce mouvement dirigé par l’ECOSOC (Conseil économique et social), les organisations confessionnelles ont vu leur présence et leur importance augmenter de manière significative. Que peuvent apporter les ONG-OCF à l’ONU ?

 

Trois Nations unies dans une seule ONU

 

L’ONU a développé trois types d’ONU, au sein de la même organisation, tout au long de ses années d’existence. La première ONU est constituée des États et des organes de l’Organisation, où ce sont les États qui décident (Conseil de sécurité et Assemblée générale) ; la deuxième ONU est constituée du Secrétariat, de l’ECOSOC et, en partie, de l’Assemblée générale elle-même ; la troisième ONU est constituée de toutes les ONG, groupes de réflexion, universités, groupes d’étude et de recherche qui aident et conseillent les niveaux 1 et 2 de l’ONU. L’importance de la société civile dans la réalisation des objectifs des Nations unies a été reconnue à de nombreuses reprises, mais cela ne suffit pas, nous voulons aller plus loin.

 

La troisième ONU s’est développée et consolidée tout au long des années d’existence des Nations unies. De nombreuses idées, projets et organisations qui constituent l’horizon d’action des Nations unies ont été rendus possibles par le travail, la réflexion et même la pression de ce troisième niveau de l’ONU. Nous pouvons mentionner ici quelques-unes des réalisations les plus importantes des organisations appartenant à la troisième ONU : La Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, le Traité sur les armes de destruction massive, la Cour pénale internationale, la transformation des droits des États sur leurs citoyens en devoirs de protection de leurs droits (Responsabilité de protéger, R2P), la clarification des fonctions des Casques bleus, la formulation du Développement durable à partir des Droits de l’homme, la Déclaration du Millénaire avec les Objectifs du Millénaire pour le développement ou l’Agenda 2030 pour les Objectifs de développement durable.

 

Dans un monde aussi formidablement interconnecté que celui d’aujourd’hui, dans lequel les frontières entre les pays subsistent, mais sont relativisées par les infinies connexions supranationales, la troisième ONU est essentielle pour relier la première et la deuxième ONU à la réalité de notre monde. Ce lien a été grandement facilité par l’introduction de l’article 71 dans la Charte des Nations unies, qui reconnaît l’entité de la troisième ONU et le droit de l’ECOSOC et du Secrétariat général de demander la collaboration d’entités externes pour mener à bien leurs travaux. Il serait impossible que les études de situation et de réalité soient réalisées exclusivement par les organes principaux définis dans la Charte. Les groupes d’experts, les universités, les ONG, ont généré une réflexion très puissante en collaboration avec les organes de l’ONU afin de définir plus adéquatement la bonne direction de l’Organisation. Ils font réellement partie de l’ONU ; sans ces acteurs, il aurait été impossible de transformer l’ONU en une organisation utile à la nouvelle réalité de notre monde.

Qui sont-ils, que font-ils et comment les organisations confessionnelles collaborent-elles ?

 

Les organisations confessionnelles font partie de la « troisième ONU » et des ONG, comme la « PROCLADE Fundazione-Misioneros Claretianos ». Ce sont des organisations non gouvernementales, appartenant à la société civile, liées à des croyances religieuses. Les « FBO-NGO » sont : « des organisations formelles (non étatiques) dont l’identité et la mission sont consciemment dérivées des enseignements d’une ou plusieurs traditions religieuses ou spirituelles et qui fonctionnent sur une base non lucrative, de manière indépendante et volontaire, pour promouvoir et réaliser des idées collectivement articulées sur le bien public au niveau national ou international » (Berger). (Berger)

 

Il est très fréquent que des OIR appartenant à différentes religions et croyances s’unissent, parce qu’elles ont des objectifs communs, dans des actions concrètes ou des programmes d’action. Comme nous pouvons le voir, les OIR ne se réunissent pas nécessairement pour collaborer en raison des  » racines d’une foi commune « , mais pour collaborer à des objectifs communs ; dans tous les cas, la source de ces  » objectifs communs « , pour l’un ou l’autre, est la foi de référence. Cette centralité des objectifs concrets (la mission) dans les OIR facilite la création de groupes de collaboration et d’alliances.

La présence des OIR au sein des Nations Unies

 

Combien de FBO-NGO sont reconnues à l’ECOSOC (Conseil économique et social des Nations Unies) ? Leur nombre a augmenté de manière très significative au cours des dernières décennies. En 2000, 180 ont pu être identifiées ; en 2003, elles étaient 263, soit 8,77% des 3000 ONG reconnues ; en 2010, elles étaient 320, soit 10,05% des 3183. En 2014, 40 000 se sont inscrits auprès de l’ONU, 3 700 auprès de l’ECOSOC, dont environ 10 % d’organisations confessionnelles. Le pourcentage d’organisations confessionnelles par rapport au nombre total d’ONG est resté entre 8 et 10 %, sans compter le Saint-Siège (l’Église catholique), le COE (le Conseil mondial des Églises) ou l’OCI (l’Organisation de coopération islamique). Sur les 320 organisations confessionnelles, 187 sont chrétiennes (58 %) et 52 sont islamiques (16 %).

 

La fin de la guerre froide a apporté un énorme optimisme dans la construction d’un monde sans barrières ni frontières. La mondialisation des relations, des rencontres, des échanges et des valeurs-antivaleurs a augmenté de façon spectaculaire. 1990 a été une année d’élan vers une conscience globale des nations et des organisations. Ce phénomène s’est produit avec toutes les organisations et, en particulier, avec les organisations confessionnelles, qui étaient déjà très globales et internationalisées. L’ONU étant le forum le plus mondial, à l’époque et aujourd’hui, il n’est pas surprenant que ces OIR aient cherché à s’étendre dans les réseaux mondiaux et, en particulier, à être présentes aux Nations Unies. Au cours de ces années, l’ONU a promu des réunions internationales axées sur la justice et les droits de l’homme, qui ont servi de catalyseurs à l’intérêt de toutes les ONG pour l’ONU. Les OIR ont trouvé dans ces forums promus par les Nations Unies des lieux où elles pouvaient dialoguer et travailler pour des objectifs de mission liés aux valeurs de leurs religions. Ces réunions ont permis de rapprocher les organisations confessionnelles entre elles et avec l’ONU.

 

L’intégration explicite des OIR dans l’ensemble de la troisième ONU devait tenir compte du choix clair de l’ONU comme organisation sans affiliation religieuse. Mais nous ne devons pas oublier que les OAF, avec d’autres ONG, étaient présentes à l’origine de la Charte de l’ONU et, surtout, dans les travaux antérieurs de la « DUDH » (Déclaration universelle des droits de l’homme), avec les précieux conseils d’Eleanor Roosevelt. Aujourd’hui, leur présence s’accroît. D’une part, le nombre d’ONG et d’organisations confessionnelles dotées du statut consultatif auprès de l’ECOSOC a augmenté de façon exponentielle ; d’autre part, l’influence de ces organisations et religions dans chaque pays et auprès des ambassadeurs de chaque pays à l’ONU n’a cessé de croître. En bref, l’influence des orientations des organisations confessionnelles et des religions dans le domaine des droits de l’homme s’est accrue depuis 1990. A titre d’exemple de l’importance croissante accordée par l’ONU aux religions et aux organisations confessionnelles, nous pouvons mentionner la célébration en 2000 du « Conseil mondial des chefs religieux », organisé par les Nations unies, ou l’étroite collaboration avec une initiative de l’ONU telle que « l’Alliance des civilisations ».

L’importance d’être dans l’ONU et l’intérêt de l’ONU d’intégrer les OIR. 

 

Après la fin de la guerre froide, il semblait que des mesures pouvaient être prises en faveur d’un monde meilleur pour tous. Le problème était de résoudre le « où ». Ce fut une période de réunions, de conférences et de sommets internationaux qui ont redéfini l’orientation de l’ONU et qui ont abouti à l’Agenda 2030 et à tous les accords sur le changement climatique. Dans cette redéfinition du NWO étaient présentes et actives des ONG de toutes sortes, y compris des organisations confessionnelles, la société civile, les grandes entreprises et les États. 

 

Le « où aller » des Nations Unies a impliqué un changement structurel, qui n’a pas encore été pleinement réalisé, et une implication nécessaire de la société civile, des ONG, y compris les organisations confessionnelles, des entreprises et des donateurs individuels. De la même manière que le processus susmentionné a ouvert le débat interne de l’ONU à la contribution de la société civile, il était impossible de faire avancer les OMD, et encore moins l’agenda 2030, sans leur participation. Certainement, une participation active et aussi critique, comme les mots durs adressés à la Banque mondiale en 2002 par le Conseil œcuménique des Églises (COE) dans la lettre « Ne nous soumets pas à la tentation » ou ceux du pape François dans « Laudato Si » ou « Fratelli Tutti » contre la mondialisation néolibérale. Malgré les critiques, la décision des religions, en particulier des religions chrétiennes, a été de participer activement à la vie des Nations unies en formant des réseaux de collaboration et de transformation dans le monde entier.

Ce que les organisations confessionnelles peuvent faire pour une ONU renouvelée

 

Les religions et, par conséquent, les organisations confessionnelles qui s’en inspirent, sont appelées à être des bâtisseurs de paix. Les droits de l’homme sont un point de rencontre fondamental entre les religions, les organisations confessionnelles et les Nations unies. Le grand effort que les religions ont fait depuis des décennies pour intégrer les droits de l’homme dans les thèmes de leurs réunions et communiqués en témoigne.

 


Une question qui assaille constamment la crédibilité des Nations unies est le problème de la légitimité à représenter les 7,5 milliards de personnes de notre humanité. Dans quelle mesure l’ONU fait-elle face aux véritables problèmes de l’humanité? Dans quelle mesure les plans approuvés par le système des Nations unies résolvent-ils les véritables problèmes des personnes et des peuples? Les religions, et en particulier les OIR, sont en contact direct avec les gens du monde entier et jouissent d’une grande crédibilité auprès d’eux. Ce sont des interlocuteurs non seulement appropriés mais essentiels si les agences des Nations Unies veulent savoir ce qui se passe dans chaque micromonde et comment résoudre leurs besoins urgents. Le défi de l’Agenda 2030 pour le développement durable, aussi énormément complexe que soit notre monde, exige l’union de la réflexion, de la programmation et de l’action de tous les acteurs des Trois Nations ; en particulier, la contribution des religions et des OIR. Elle a également besoin de la ténacité, de la conviction et de la permanence des OIR, en raison de leurs convictions religieuses.

 

Miguel Angel Velasco cmf

Membre de l’équipe cmf à l’ONU

 

 

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