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L’éducation clarétaine au Cameroun ODD 4 FR

par | Nov 26, 2021 | Afrique, Gente | 0 commentaires

 

La Pastorale au Cameroun : Discerner les réponses pastorales ministérielles émergentes et pragmatiques dans les écoles clarétaines du Cameroun (I)

Valery Ngam Nyala. E. (Ph.D) 

Jude Thaddeus Langeh, cmf

Directeur d’école et Supérieur Provincial


Introduction

 

La pastorale dans les écoles prend différentes formes pour répondre aux besoins des enfants dans leur contexte. En tant que telle, elle a évolué en réponse aux besoins émergents des enfants au fil des ans. Cet article vise à mettre en lumière les approches employées par les praticiens de la pastorale dans les écoles au Cameroun, en mettant l’accent sur la réponse des écoles clarétaines. Une bonne pastorale est le point fort d’une éducation efficace. L’éducation est un droit humain fondamental et est indispensable pour la réalisation du développement durable. L’éducation est la clé qui permettra d’atteindre de nombreux autres objectifs de développement durable (ODD). Lorsque les gens sont en mesure d’obtenir une éducation de qualité, ils peuvent sortir du cycle de la pauvreté. L’éducation contribue donc à réduire les inégalités et à atteindre l’égalité des sexes. Elle donne également aux gens, où qu’ils soient, les moyens de mener une vie plus saine et plus durable. L’éducation est également essentielle pour favoriser la tolérance entre les personnes et contribue à l’avènement de sociétés plus pacifiques. 

 

Plus de la moitié des enfants non scolarisés vivent en Afrique subsaharienne, où se trouve le Cameroun, ce qui en fait la région comptant le plus grand nombre d’enfants non scolarisés au monde. La situation s’aggrave car la crise anglophone qui a débuté en 2016 continue avec son impact négatif sur le secteur de l’éducation.  Cette région a une population très jeune, elle devra donc fournir une éducation de base à 444 millions d’enfants âgés de 3 à 15 ans en 2030, soit 2,6 fois les effectifs actuels. Les femmes et les filles ont plus de difficultés à accéder à l’éducation. Avec le Cameroun, environ un tiers des pays des régions en développement n’ont pas atteint la parité entre les sexes dans l’enseignement primaire.  Les filles continuent de se heurter à des obstacles pour entrer dans les écoles primaires et secondaires. Ces désavantages dans l’éducation se traduisent également par un manque d’accès aux compétences et des opportunités limitées sur le marché du travail pour les jeunes femmes. Jusqu’à présent, le gouvernement camerounais a encouragé le secteur privé à investir des ressources dans le développement d’outils et d’équipements éducatifs. Le gouvernement a exhorté les ONG et les organisations religieuses à s’associer aux jeunes et à d’autres groupes pour promouvoir l’importance de l’éducation au sein des communautés locales. Le gouvernement a également fait de l’éducation une priorité, tant dans sa politique que dans sa pratique, en raison de la diversité du pays. 

 

Le Cameroun est hétérogène et compte divers groupes de personnes. Malgré cette diversité, on affirme à juste titre qu’il existe des éléments clairement discernables qui sont communs et que l’on retrouve dans les différentes formes d’organisation des Camerounais. Il s’agit du caractère sacré de la vie, de la relation entre la maladie, le malheur et le péché, des esprits et des ancêtres dans la vie de la communauté, et de la vie vécue comme un tout. La vie au Cameroun est considérée de manière (w)holistique. Être entier, c’est être en bonne santé et exempt de toute maladie ou des défis de la vie, quels qu’ils soient. La plénitude de la vie implique d’être libre et d’être en paix physiquement et spirituellement. C’est dans ce contexte que les soins pastoraux des églises (organisations religieuses) fondées par des missionnaires se concentrent généralement sur l’enculturation et la corrélation avec la culture.

Les missionnaires clarétains au Cameroun

 

C’est dans ce contexte que les Missionnaires Clarétains au Cameroun ont émergé et ont fourni des facilités pour l’éducation intégrale des jeunes. Les Missionnaires Clarétains sont arrivés au Cameroun en 1970 (dans la partie francophone, précisément à Akono, dans l’archidiocèse de Yaoundé) et en 1986 (dans la partie anglophone, précisément à Batibo, dans l’archidiocèse de Bamenda). Aujourd’hui, elles sont présentes dans neuf diocèses (Yaoundé, Mbalmayo, Obala, Bafoussam, Bamenda, Kumbo, Kumba, Buea, Garoua et Douala). L’apostolat des Missionnaires Clarétains au Cameroun est regroupé en deux secteurs principaux : l’animation paroissiale et la formation missionnaire avec la gestion des écoles, la pastorale des jeunes et des vocations comme composantes clés. 

 

Les Clarétains ont adopté un système d’éducation holistique pour la pastorale des enfants. L’éducation holistique se démarque clairement de l’approche de l’éducation basée sur la transmission des connaissances qui était familière dans le passé. L’éducation holistique prépare l’enfant à l’apprentissage tout au long de la vie, en mettant l’accent sur les compétences, les attitudes et la conscience personnelle dont l’enfant aura besoin dans un monde de plus en plus complexe. Beaucoup de gens pensent que l’éducation holistique est un nouveau concept d’éducation pastorale introduit au siècle dernier. Il est important de noter qu’elle remonte en fait aux Grecs anciens, qui considéraient le monde comme un tout unique. Sa praticienne la plus célèbre est Maria Montessori, médecin et éducatrice italienne. Elle pensait que les enfants étaient des apprenants nés qui avaient besoin d’un environnement favorable pour faire ressortir leurs talents naturels. Montessori affirme dans un article de 2018 intitulé « Educating the Whole Child : Improving School Climate to Support Student Success », l’éducation holistique engage l’élève sur les plans social, émotionnel et scolaire. C’est là que l’apprentissage se produit et cela a été appliqué/pratiqué dans les écoles clarétaines du Cameroun.

 

La motivation et la pratique du soin pastoral (cura animarum) par les missionnaires clarétains au Cameroun ont été informées et influencées par le besoin de développer des moyens créatifs pour répondre aux défis contextuels des enfants. Tous les parents veulent que leurs enfants soient en sécurité et heureux à l’école. L’importance de la pastorale va cependant bien au-delà de cela. L’éducation et la santé sont étroitement liées, et des études récentes ont montré que les enfants en bonne santé et en bonne santé sont susceptibles d’obtenir de meilleurs résultats scolaires.  Un bon encadrement pastoral à l’école est également fondamental pour le développement du caractère et des compétences sociales, qui seront d’une importance capitale pour les enfants plus tard dans la vie.

Modèle de soins pastoraux dans les écoles clarétaines du Cameroun

 

Dans sa forme la plus simple, la pastorale est la disposition que prend une école pour assurer le bien-être physique et émotionnel des élèves. C’est la base essentielle sur laquelle l’apprentissage peut avoir lieu. Les écoles qui appliquent des normes élevées en matière de soins pastoraux vont bien au-delà d’un engagement de base en faveur du bien-être, les soins pastoraux s’étendant à tous les aspects de la vie scolaire afin de favoriser le développement personnel des élèves autant que leurs progrès scolaires. Les résultats de la recherche montrent que les objectifs de leurs systèmes pastoraux mettent l’accent sur la connaissance et la compréhension de chaque élève personnellement en vue de permettre à chacun d’entre eux de réaliser pleinement son potentiel. À ce titre, il est primordial d’adapter le système pastoral de l’école aux besoins spécifiques de son utilisateur, l’élève. Les objectifs visent également à encourager les élèves à prendre conscience de leur potentiel actuel et à le mettre en relation avec leur contribution future à la communauté. Les systèmes pastoraux s’efforcent de fournir aux élèves des compétences essentielles pour la vie, afin qu’ils puissent assumer avec compétence leur rôle d’adulte dans la société.

La pastorale dans les écoles est la clé du travail missionnaire clarétain au Cameroun. L’un des charismes clés des Clarétains est de toucher la vie des gens par l’évangélisation et l’éducation. C’est aussi un des lieux où ils évangélisent les enfants et les jeunes par l’éducation trans-formative. Cela s’est d’abord fait par le biais des écoles paroissiales où les Clarétains travaillent et, plus récemment, par le biais de leur propre académie de formation holistique. Ceci a été fait après avoir discerné les besoins pastoraux ministériels pragmatiques émergents. Les Clarétains répondent à la demande de Jésus dans Matthieu 19:14 « Laissez les enfants venir à moi ». Quand les enfants viennent, les Clarétains les éduquent, les forment, les accompagnent et les entraînent pour qu’ils deviennent de meilleures personnes à l’avenir. Les enfants sont formés non seulement intellectuellement, c’est-à-dire dans la tête, mais aussi dans le cœur, avec des valeurs, pour devenir de bons citoyens qui aiment le monde, aiment leur pays et sont prêts à changer le monde. Les Clarétains à travers la création de trois écoles au Cameroun ont fait de leurs écoles, des citadelles de la connaissance et de la formation holistique souhaitant éduquer, former et accompagner les jeunes pour un meilleur avenir, un meilleur Cameroun et un meilleur monde. 

 

Une analyse des buts et des objectifs de la pastorale dans les écoles clarétaines du Cameroun montre que la pastorale clarétaine cherche à : donner à chaque élève la confiance, l’autodirection et l’autodiscipline ; encourager chez chacun la conscience de son potentiel actuel tout en le reliant aux contributions futures à la société. Elle soutient également les progrès scolaires de chaque élève par un suivi attentif afin de s’assurer que chacun est capable de profiter pleinement de la gamme des possibilités éducatives offertes par l’école. Il fournit à chaque élève des compétences pratiques pour la vie quotidienne et développe une conscience des options disponibles pour chaque élève lorsqu’il quitte l’école, pour faciliter la transition de l’école au monde du travail, en fournissant l’expérience et les compétences nécessaires. Elle engendre également chez chaque élève un sens de la responsabilité sociale, du respect mutuel et une conscience des besoins d’autrui, tout en développant des compétences sociales permettant à chacun de se lier facilement à la communauté et de bien la servir. Malgré les énormes progrès et les efforts mis en place pour s’assurer que les enfants camerounais acquièrent une éducation de qualité, celle-ci a rencontré certains défis qui assombrissent l’avenir.

 

Valery Ngam Nyala. E. (Ph.D)

Jude Thaddeus Langeh, cmf

Directeur et Supérieur Provincial

 

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