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L’eau des sœurs ODD 6 FR

par | Mar 22, 2021 | America, Planeta | 0 commentaires

 

22 mars

Journée internationale de l’eau

Eau et femmes sœurs

Claudia Toscano Henao

Équipe de solidarité et de mission MICLA

 

« Loué sois-tu, mon Seigneur, pour l’eau de la soeur 

qui est très utile et humble et précieux et chaste ».

François d’Assise

 

Le cantique de François d’Assise nous l’annonçait déjà, l’eau est une sœur à soigner et à valoriser. Et les femmes ont établi et continuent d’établir une relation particulière avec l’eau.

 

Dans le récit de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits (Jn 4, 6-15), un dialogue profond s’engage autour de cet élément essentiel à la vie et de l’expérience vitale des femmes dans ce contexte socioculturel. La Samaritaine est surprise au puits où elle va chercher de l’eau par un homme juif qui prend l’initiative de lui demander de l’eau et d’échanger un dialogue avec elle. Dans ce contexte de pénurie où la femme est mobilisée quotidiennement à la recherche de l’eau vitale, Jésus re-signifie la valeur de sa personne et le sens de l’eau qu’il a à offrir. Vivre la proximité du Royaume de Jésus nous met au défi dans notre relation avec l’eau et avec les femmes.

 

Dans le pays de Jésus, comme dans de nombreux endroits aujourd’hui, l’eau est une ressource rare, ce qui donne une nouvelle dimension à sa valeur, à son importance et à son entretien. La rareté des rivières et des puits fait de l’eau qui vient avec la pluie, à certaines périodes de l’année, un signe de la bénédiction de Dieu pour rendre la terre fertile et produire de la nourriture. Pour avoir de l’eau, de nombreux villages et foyers ont dû parcourir de longues distances, 10 à 15 kilomètres, pour atteindre un puits et la recueillir, en transportant 20 à 15 litres d’eau par voyage. Ce grand effort rend encore plus précieux le fait de le gaspiller.

Le 8 mars, nous avons célébré la Journée internationale de la femme et le 22 mars, la Journée internationale de l’eau. Nous aimerions vous inviter à réfléchir à la relation entre les soins que les femmes prodiguent dans le monde et leur relation avec cette ressource essentielle, précieuse et rare.

 

Aujourd’hui encore, la tâche difficile consistant à aller chercher de l’eau dans des puits éloignés pour l’usage de la famille et de la communauté incombe aux femmes et aux filles, en raison de la discrimination et des rôles de genre. Au lieu d’aller à l’école, les filles de nombreuses régions du monde passent des heures à aller chercher de l’eau, et lorsqu’elles ont la possibilité d’aller à l’école, elles arrivent fatiguées pour les activités d’apprentissage. Il y a aussi les problèmes de santé et l’exposition des femmes et des filles aux dangers de la route, aux agressions, aux violences sexuelles, etc., qui limitent et placent un plafond de verre sur leurs possibilités de prendre des décisions et de transformer leur vie.

 

La sous-évaluation des tâches liées aux soins et à la reproduction de la vie quotidienne effectuées par les femmes conduit à la dévalorisation du rôle prépondérant et fondamental que tant de femmes jouent dans l’administration de l’eau à la maison et dans l’agriculture pluviale et irriguée. En ce qui concerne la qualité de l’eau et les méthodes de stockage, les femmes devraient diriger les politiques et les programmes de développement des soins pour ce bien commun.

Les femmes pauvres, dans les pays en développement, sont responsables de la gestion de l’eau, de son approvisionnement, de sa gestion et de sa distribution. Ils font face quotidiennement aux pénuries et aux obstacles à l’accès à l’eau potable et mènent la défense, la conservation et la préservation de la nature. Les conflits socio-environnementaux autour de l’exploitation minière ou de la privatisation de l’eau affectent la survie des communautés de manière très directe, si bien que les femmes sont devenues des gardiennes qui défendent l’eau tout comme elles défendent leur territoire ou leur famille.

 

Bien que l’eau soit une nécessité et un droit humain primordial, une ressource du bien commun, près d’un sixième de la population mondiale n’y a pas accès. Et la défense de l’eau, de l’environnement, constitue un grand risque face aux intérêts extractivistes des grands groupes économiques mondiaux. Les femmes leaders qui osent défendre et empêcher la destruction des systèmes d’eau sont victimes de violence et d’injustice. Et en tant qu’utilisateurs, fournisseurs et consommateurs, chaque fois qu’une source d’eau est éliminée, leur charge de travail pour l’obtenir augmente, devant chercher de nouveaux points d’approvisionnement.

 

En ce 22 mars, Journée mondiale de l’eau, nous devons repenser la valeur que nous accordons à cette ressource vitale, surtout à l’heure où l’eau est un service essentiel pour la protection contre le Covid 19. Reflétez que, malgré toutes les avancées technologiques, près de trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à cette ressource, et qu’avec toutes ces connaissances et technologies, il n’a pas été possible de rendre l’eau accessible à des millions de femmes et de familles qui souffrent de sa rareté au quotidien.

L’ODD6 (eau et assainissement pour tous) de l’Agenda 2030 est l’un des défis les plus urgents auxquels la communauté mondiale est confrontée. L’humanité a une dette envers le soin de l’eau et envers les sœurs qui soutiennent le soin de cette ressource vitale, car elles réalisent environ 80% du travail informel lié à la fourniture de cette ressource.

 

Le droit à l’eau, en tant que ressource vitale, est un droit de bien commun, source de vie et de salut, dont les puissants du moment disputent le prix comme s’il s’agissait d’une marchandise à usage commercial. L’utilisation de l’eau comme un bien pour le profit et la spéculation est une injustice qui crie vers le ciel, car son appropriation et sa contamination mettent en danger la vie de la Création et la subsistance de la Création.

 

La création et la subsistance de l’humanité en son sein. L’eau est un cadeau de notre mère la Terre pour toutes les espèces. Prenons soin de l’eau et donnons un nouveau sens au travail des femmes dans son entretien, son utilisation et son administration.

 

Claudia Toscano Henao

Équipe de solidarité et de mission MICLA

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