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L’Agenda 2030 : important pour votre ville ? De l’Espagne ODD 4, 11 FR

par | Déc 28, 2021 | Europe, Progreso | 0 commentaires


L’Agenda 2030 : important pour notre ville ?

De l’Espagne

Miguel Ángel Velasco cmf

De l’équipe clarétaine à l’ONU

 

Que représente l’agenda 2030 des objectifs de développement durable pour une ville ? Pourquoi est-il important que chaque ville ait un plan stratégique 2030 ? Pour répondre à ces questions, je présente dans cet article ce qui, au sein des ODD 2030, est le plus pertinent pour les villes.

 

 

L’agenda 2030 pour les objectifs de développement durable

 

Le programme 2030 pour les objectifs de développement durable (ODD) vise à changer notre façon de voir le monde et notre façon de nous engager dans la coopération internationale. Cela vous semble-t-il excessif ? Eh bien, même si cela peut sembler exagéré, je n’ai rien dit de plus que la réalité. L’Agenda a été approuvé en septembre 2015 par 193 pays lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Les pays signataires, dont l’Espagne, se sont engagés à élaborer un plan national pour sa mise en œuvre dans chaque pays[1]. L’Espagne a rendu compte de l’avancement de ce plan pour la deuxième fois en juillet 2021, lors du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, qui s’est tenu au siège des Nations unies à New York.

 

La Fédération espagnole des municipalités et des provinces d’Espagne (FEMP) a approuvé les défis contenus dans l’Agenda, en déclarant ce qui suit dans le communiqué de sa XIIe plénière :  » L’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable (ODD), approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies le 25 septembre 2015, est le cadre politique international que les États membres des Nations unies ont assumé comme une feuille de route pour la durabilité de la vie des personnes d’un point de vue social, culturel, économique et environnemental. Ainsi, les cinq piliers sur lesquels repose l’Agenda sont la planète, les personnes, la paix, la prospérité et les alliances…. /… La XIIe Plénière de la FEMP assume un engagement politique et éthique envers l’Agenda 2030 pour en faire une priorité stratégique au niveau national et international, convaincue qu’il s’agit du cadre de politique publique à suivre dans les années à venir pour le développement d’une société plus juste, plus libre et plus égale [1].  » 

 

Il est fort possible que ces paragraphes nous aient surpris et que nous nous soyons posés des questions : comment est-il possible que nous sachions si peu de choses sur un sujet adopté par 193 pays, dont l’Espagne, en 2015 et que beaucoup, dont l’Union européenne, le gouvernement espagnol et la FEMP, considèrent comme si important ? Quelle est la nouveauté de cet Agenda 2030 ? Comment un sujet décidé dans un lieu aussi éloigné que les Nations unies affecte-t-il notre ville ? Existe-t-il un plan Agenda 2030 pour notre pays ? Existe-t-il un plan adapté à la ville que nous avons vue ?

Un programme qui veut faire de nous des citoyens du monde, sans oublier notre patrie.

 

Vous vous souvenez peut-être des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Eh bien, sans vous demander de les oublier, l’Agenda 2030 vise quelque chose de beaucoup plus ambitieux que les OMD. Pour l’Agenda 2030, le monde n’est pas divisé en Nord et Sud, en pays développés et en pays en développement. Tous les pays, nous devons tous nous demander dans quelle mesure nous atteignons les objectifs de l’Agenda ; nous devons tous nous demander ce qui nous manque pour y parvenir et élaborer un plan national pour les atteindre. L’Agenda 2030, avec ses 17 ODD et ses 169 cibles, ne fait pas de distinction entre les pays qui ont besoin d’aide et ceux qui ont besoin d’être aidés. La distinction est faite entre les situations et les groupes de population dans chacun des pays du monde. Si nous parlons de pollution, d’inégalités sociales, de discrimination sociale, de libertés, d’environnement, nous pouvons et devons, selon l’Agenda 2030, nous interroger sur chacun de nos pays et chacune de nos villes. Si nous parlons de coopération internationale au développement, nous devons nous demander quelle est la manière la plus appropriée d’aider chaque pays à développer ses propres ressources et son potentiel.

 

L’Agenda 2030, avec ses 169 objectifs et ses indicateurs de réalisation, veut placer l’être humain au centre de tous ces objectifs. Il ne s’agit pas simplement d’un Agenda pour préserver l’environnement ou pour essayer de ne pas consommer toutes les ressources afin de laisser quelque chose aux générations futures ; c’est un Agenda qui veut regarder l’intégrité de l’humanité et fixer les clés pour construire un monde meilleur, en pensant à chaque être humain. L’Agenda pour le développement durable est ainsi transformé en un Agenda pour le développement humain durable qui regroupe ses objectifs en gardant à l’esprit les éléments suivants : les personnes, la planète, le progrès humain, la paix et le partenariat. Le programme 2030 vise à répondre à une question centrale : comment permettre à tous les peuples de l’humanité de réaliser leur potentiel en tant qu’êtres humains ; comment parvenir à « ne laisser personne de côté » ; comment parvenir à « ne laisser personne de côté » ; comment parvenir à « ne laisser personne de côté » ; comment parvenir à « ne laisser personne de côté » ; comment parvenir à « ne laisser personne de côté ».

Le défi que représente l’Agenda 2030 est si grand qu’il dépasse la barrière de 2030 pour devenir un horizon vers lequel il faut marcher avec détermination ; un défi rendu encore plus grand par COVID-19. Il est impossible d’atteindre des objectifs d’un tel calibre sans une collaboration claire entre nous tous. En se concentrant sur cette deuxième idée, l’ODD 17 appelle, au nom des 163 pays signataires, à une collaboration impliquant : les organisations internationales, les organisations intergouvernementales régionales, les gouvernements de tous les pays, les gouvernements régionaux, les municipalités, les universités, les écoles, les entreprises, les ONG, les organisations confessionnelles. L’Agenda 2030 devient ainsi un cadre de coopération pour tous les acteurs de la société, pour tous les pays du monde, pour nous tous. C’est une nouvelle façon de voir l’humanité, il n’y a aucun doute là-dessus. C’est une vision qui nous demande de prendre conscience que nous sommes des citoyens du monde, c’est-à-dire responsables du présent et de l’avenir du monde.

 

Tout cela est-il possible ? Dans des moments comme celui-ci, où nous ne savons pas si COVID-19 fera ressortir tout le bien qui est en nous ou une grande partie de l’égoïsme que nous abritons, il est normal que nous nous interrogions. Il ne fait aucun doute que, pour des raisons apparemment pratiques, il serait préférable de s’en tenir aux huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ; après tout, ils sont moins nombreux que les 17 ODD. C’est vrai, mais le monde est bien plus complexe que ne l’expriment les OMD, et même les 17 ODD ne prennent pas en compte certains aspects fondamentaux. Nous ne pouvons pas diviser le monde en pays riches (ceux qui donnent) et pays pauvres (ceux qui reçoivent). Il s’agit d’une vision simpliste, voire néocolonialiste, de la réalité. Nous devons reconnaître la complexité de notre monde, l’interconnexion systémique des 17 ODD afin de réagir de manière adéquate et de travailler ensemble avec ce cadre de référence commun. Bien sûr, nous devons tenir compte des intérêts géopolitiques inavouables mais, une fois que nous en sommes conscients, nous devons aller de l’avant en essayant de rendre le monde meilleur. Les idéologies sont mortes, avec tout le bien que cela comporte, mais nous ne pouvons pas continuer à ne croire qu’en un pragmatisme où seul compte le faux progrès fondé sur la seule économie. La Déclaration universelle des droits de l’homme est au cœur de l’Agenda 2030, et elle est incarnée dans l’Agenda 2030 des objectifs de développement durable (humain).

L’Agenda 2030 a été rédigé d’une manière très différente de ce qui était jusqu’alors la norme aux Nations unies. Les documents adoptés par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité étaient généralement préparés par des experts du système des Nations unies. Dans le cas des projets d’agenda, les membres de la commission du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) chargée de leur élaboration ont participé à des conférences et à des ateliers sur ce qu’ils devaient décider. Des experts universitaires, des chercheurs, des ONG et des entreprises ont partagé leur expérience et leur sagesse afin que les diplomates de l’ONU bénéficient d’un contenu issu de la vie réelle et de la recherche universitaire. La société civile commençait à faire son chemin dans une ONU qui, malgré tout, est encore trop ancrée en 1945, année de sa création. C’est cette même société civile qui est désormais appelée à collaborer avec les gouvernements et les organisations supranationales pour mettre en œuvre les 17 ODD.

Comment l’Agenda 2030 des ODD trouve-t-il un écho auprès des municipalités ?

 

La mise en œuvre de l’agenda 2030 ne peut être confiée aux seules Nations unies, ni aux seuls gouvernements ou organisations supranationales, ni aux régions, régions autonomes, « landers » ou conseils municipaux. Nous avons besoin de la société civile (universités, chercheurs, ONG, organisations religieuses, écoles, etc.) et des entreprises. La Fédération espagnole des municipalités et des provinces (FEMP) a reconnu l’Agenda 2030 comme un document à intégrer dans les plans d’avenir de chaque municipalité et région, afin d’élaborer des plans pour le futur, plus précisément des Plans 2030. Le plan que chaque État-nation, chaque municipalité ou région doit élaborer doit contenir les 17 ODD, sachant que ces derniers sont nécessairement liés entre eux. Chaque entité doit mettre en évidence dans son plan les objectifs ou les cibles qui sont les plus nécessaires pour elle. 

 

Si tous les ODD doivent être présents dans les Plans 2030, dans le cas des villes, un Objectif de développement durable leur est spécifiquement dédié. Il s’agit du numéro 11 : « Rendre les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables ». Je signale ici sept objectifs tirés principalement de l’ODD11, que la ville d’Elda devrait, selon moi, prendre particulièrement en considération : 

« 11.1 D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à un logement adéquat, sûr et abordable et aux services de base, et améliorer les bidonvilles.

11.4. Redoubler d’efforts pour protéger et sauvegarder le patrimoine culturel et naturel mondial.

11.7 D’ici à 2030, fournir un accès universel à des espaces verts et à des espaces publics sûrs, inclusifs et accessibles, notamment pour les femmes et les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées.

10.2 D’ici à 2030, renforcer et promouvoir l’inclusion sociale, économique et politique de toutes les personnes, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leur origine, de leur religion ou de leur statut économique ou autre. 

16.7 Assurer une prise de décision inclusive, participative et représentative à tous les niveaux, qui réponde aux besoins des plus pauvres et des plus vulnérables.

17.17 Encourager et promouvoir des partenariats efficaces dans les domaines public, public-privé et de la société civile, en s’appuyant sur l’expérience et les stratégies de financement des partenariats.

4.7 D’ici à 2030, faire en sorte que tous les apprenants acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation au développement durable et aux modes de vie durables, aux droits de l’homme, à l’égalité des sexes, à la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence, à la citoyenneté mondiale et à l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture audéveloppement durable ».

J’invite les lecteurs à prendre connaissance de l’Agenda 2030 de première main[1], et pas seulement des titres des 17 ODD, je pense que la lecture peut être très instructive.

 

Si je devais en choisir une, en pensant à la sensibilisation des citadins, je prendrais la cible 4.7. Cette cible est presque un petit projet éducatif sur le développement humain durable et la citoyenneté mondiale. N’oublions pas que l’objectif 4 sur l’éducation parle de l’apprentissage tout au long de la vie. Ce serait une erreur de comprendre cette cible 4.7 comme se référant uniquement aux années scolaires et de ne pas comprendre qu’elle parle d’attitudes d’enseignement-apprentissage qui doivent être déployées tout au long de la vie.

En conclusion : chacune de nos villes doit développer un plan de mise en œuvre de l’Agenda 2030, en pensant aux 17 ODD, mais surtout en renforçant les aspects des ODD 2030 qui sont plus faibles dans leur réalisation.

 

Miguel Ángel Velasco cmf

De l’équipe clarétaine à l’ONU

 

 

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