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Avec les migrants hispanophones. Paris. ODD 10 FR

par | Avr 16, 2021 | Europa, Gente | 0 commentaires

 

Le travail des Clarétains avec les migrants dans la Mission catholique de langue espagnole à Paris.

            Arturo Pinacho cmf

Misión Católica de habla Española. París


Tout a commencé en 1914, à la demande expresse du roi d’Espagne de l’époque, Don Alfonso XIII, et de la reine Victoria Eugenia. L’idée initiale était d’apporter une aide spirituelle aux émigrés espagnols à Paris, qui étaient totalement abandonnés à eux-mêmes. L’œuvre a été confiée aux missionnaires clarétains, en tant que mission catholique espagnole, bien que, dès le début, elle ait été également ouverte au service des émigrants d’Amérique latine.

 

Le service offert était avant tout de nature spirituelle, mais pas seulement : elle s’est dotée d’un dortoir de plus de 60 lits, d’un bar-restaurant, d’un cinéma, d’une association sportive de jeunes, d’un dispensaire médical : en fait, populairement, la Mission a reçu le surnom affectueux de  » Plaza de España « .

Les années d’or de l’émigration espagnole en France sont les années 50, 60 et le début des années 70 du 20e siècle. Dès lors, la présence d’émigrants espagnols à Paris décline inexorablement, mais est remplacée par des émigrants originaires de pays d’Amérique latine. De même, la destination des espaces de la Mission est modifiée, avec l’ouverture d’un Collège espagnol, dépendant non pas des Missionnaires mais de l’État espagnol.

 

Actuellement, la Mission s’adresse aux émigrés espagnols vivant à Paris et, surtout, aux communautés latino-américaines, numériquement beaucoup plus consistantes et, de plus, ayant beaucoup plus besoin d’un service spirituel et social.

 

La première forme de contact est constituée par les permanences : chaque après-midi, en semaine, un clarétain consacre quelques heures, au bureau de la paroisse, pour accueillir tous ceux qui viennent. Ils viennent pour se confesser, pour demander un document ou un certificat, simplement pour parler ou pour demander une orientation dans leur vie, parfois aussi pour demander une aide économique.

 

Le service strictement religieux se concentre sur trois domaines : la célébration des sacrements, la catéchèse et l’accompagnement formatif et spirituel. 

 

Les célébrations eucharistiques en espagnol ont lieu le samedi après-midi et le dimanche : la pandémie a beaucoup affecté la présence des fidèles à nos célébrations eucharistiques : ils habitent trop loin de la Mission et s’y rendre demande trop d’efforts. 

 

Les principales activités catéchétiques sont la première communion, la postcommunion, la confirmation et le catéchuménat des adultes. Pour cela, nous avons un groupe de catéchistes, latino-américains et espagnols, qui complètent le travail des missionnaires.

L’accompagnement spirituel est assuré par un groupe de formation pour adultes, un groupe de couples et un groupe de prière pour les jeunes.

 

Depuis quelques années, nous avons la présence dans la paroisse de la Confrérie du Seigneur des Miracles, qui est profondément enracinée au Pérou. Les membres de la Confrérie, tous des émigrés péruviens, outre leurs activités religieuses, font preuve d’un fort sens social.

 

Outre les activités à caractère strictement religieux, le travail des Clarétains avec les émigrants a une forte coloration sociale. Ces activités sociales sont probablement les plus appréciées par les émigrants, en particulier par les Latino-américains, qui ont souvent besoin de tout : maison, travail, vêtements, instruments d’insertion dans le monde français, etc. Nombre de ces services sont réalisés avec la précieuse collaboration de bénévoles laïcs.

 

Le premier est le service social : un ou deux jours par semaine, un travailleur social reçoit ceux qui cherchent du travail (et ceux qui en proposent), aide, dans la mesure du possible, à résoudre les problèmes de logement, donne des conseils sur les questions sociales. Malheureusement, l’offre est infiniment plus petite que la demande. En complément de ce Service social, il existe un service Vestiaire, qui est alimenté par les dons de vêtements que nous font nos fidèles, notamment, et il faut s’en réjouir, les fidèles francophones.

Nous proposons également une assistance psychologique et des conseils juridiques gratuits. Deux psychologues reçoivent ceux qui le souhaitent, avec une demande, surtout, de la part des latino-américains. Un service de conseil juridique a également été proposé, qui a suscité un grand intérêt parmi nos émigrants : il s’agissait d’une première orientation juridique sur les questions de droit de l’émigration, de droit du travail et d’autres questions éventuelles liées au monde de l’émigrant.

 

Un groupe d’alcooliques anonymes en espagnol fonctionne dans la paroisse ; ceux qui participent à leurs réunions affirment qu’elles sont essentielles pour sortir de l’alcoolisme.

            

Il y a quelques années, ils ont demandé, dans une prison de la banlieue parisienne, la présence d’un aumônier pour s’occuper des nombreux prisonniers hispanophones. Un collaborateur laïc de la Mission répond à ce besoin au nom de la paroisse.

 

La Mission a également été sollicitée pour trouver une personne qui pourrait accompagner les membres d’une association française appelée « Aux captifs, la libération », qui, entre autres activités, s’occupe des nombreux transsexuels qui travaillent dans le bois de Boulogne voisin, dont beaucoup sont hispanophones. Depuis environ un an, le curé de la paroisse répond à ce besoin.

Mais le service qui suscite le plus d’intérêt est certainement celui de l’apprentissage de la langue française : un nombre considérable de professeurs bénévoles enseignent les premières notions de la langue, en orientant particulièrement l’enseignement vers la vie quotidienne : l’objectif est de permettre aux migrants, surtout aux nouveaux arrivants, d’acquérir une connaissance suffisante du français pour leur permettre de se défendre dans leur vie quotidienne, dans leurs activités professionnelles, dans leurs besoins bureaucratiques, etc. En temps normal, il y a plus d’une centaine d’étudiants. Les réglementations gouvernementales en matière de santé nous ont obligés à suspendre temporairement les cours de français, bien que certains enseignants aient continué à les dispenser en ligne.

 

Notre travail touche un grand nombre de personnes, mais nous aimerions avoir un impact plus important. La grande dispersion géographique des migrants rend la tâche difficile (les Latinos vivent généralement dans la banlieue de Paris), et la situation sanitaire actuelle complique encore la situation. Mais nous avons confiance que Dieu continuera à nous donner la force nécessaire pour continuer à répondre, de la manière la plus appropriée, à notre mission.

Arturo Pinacho cmf

Misión Católica de habla Española. París


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