Femmes, inégalité et violence en Colombie. SDD 5
Lina Marcela Muñoz
En Colombie, le désavantage historique des femmes (malheureusement naturalisées depuis longtemps) se reflète dans leur haut degré de vulnérabilité, par exemple, elles sont obligées d’accepter un travail dégradant, mal payé ou dans des conditions d’emploi informelles, en général elles travaillent plus d’heures que celles convenues pour le travail, et elles doivent également effectuer presque toutes les tâches domestiques : s’occuper des enfants, cuisiner, nettoyer, sans que leurs partenaires ne soient impliqués à part égale. La situation des femmes qui travaillent n’est pas favorable, mais lorsque nous observons leur réalité et les conditions dont elles dépendent économiquement, le résultat est dévastateur. Une très forte proportion de femmes (contrairement aux hommes) n’ont pas de revenus propres, ce qui a contribué à la reproduction de schémas de soumission des femmes et de mauvais traitements verbaux, psychologiques et physiques de la part des hommes, le manque d’autonomie économique étant l’une des causes les plus récurrentes de légitimation de ces abus.
Ces situations ne permettent pas de respecter la dignité des femmes qui voient également leurs autres droits violés, comme le droit à la santé et à une alimentation adéquate. Heureusement, la situation des femmes en termes d’éducation s’est améliorée, elles ont atteint de meilleurs niveaux de promotion que les hommes, ce qui les rend plus compétitives et nous laisse penser que leur intérêt pour l’éducation est plus grand.
Les formes de violence à l’égard des femmes recèlent un certain nombre d’éléments de pression et d’abus, qui résultent de la naturalisation des pratiques violentes fondées sur le sexe et de celles qui découlent du conflit armé, dans une situation complexe d’intersections qui entraînent la marginalisation, l’exode, l’insuffisance de la qualité de l’éducation et de l’accès à celle-ci, peu de scénarios inclusifs pour les femmes et les filles, dans une culture machiste intériorisée par les deux sexes et une large marge d’impunité. Dans ce contexte, les femmes sont incapables d’accéder aux niveaux de participation économique, organisationnelle et politique, et encore moins aux espaces de prise de décision. Elles doivent donc renforcer leurs processus communautaires afin de pouvoir élaborer des plans organisationnels et des stratégies économiques pour contrer les effets sur leur vie, leur intégrité et leur sécurité.
Quelques données importantes :
-En 2019, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes était de 21% malgré le fait que les femmes colombiennes sont plus nombreuses dans l’enseignement.
-La Colombie est le 110ème pays au monde pour la participation des femmes en politique parmi 193 pays
-Ils ont moins de 20 % de participation à un mandat électif.
-En 2019, plus de 500 femmes ont été assassinées, 90% des féminicides signalés sont restés impunis.
-74% des femmes colombiennes ont subi des violences sexuelles.
-10 % ont subi des violences sexuelles (plus de 40 000)
-37% des femmes en Colombie ont subi une forme de violence physique
-La marge d’impunité des femmes victimes est de 97% selon l’Institut de médecine légale.
-Plus de 30 000 victimes de violences sexuelles dans le cadre du conflit armé, dont plus de 90% sont des femmes
Les femmes des groupes ethniques et les conflits armés
La condition historique et structurelle de discrimination, d’inégalité et de vulnérabilité des femmes appartenant aux groupes indigènes et aux communautés d’origine africaine, qui est en soi clairement accentuée et encore plus grave que la situation des femmes du pays en général, est également exacerbée par le conflit armé, ce qui génère pour elles une plus grande exposition aux risques liés au genre décrits ici et constitue un obstacle majeur à la réalisation des aspirations de l’agenda de la SAO 2030.
Le conflit colombien, qui s’est fondamentalement développé dans la périphérie colombienne, touche principalement et largement les femmes appartenant à des groupes ethniques : sur le nombre total de femmes identifiées comme victimes, 385 921 sont d’origine africaine, tandis que 94 944 appartiennent à des groupes indigènes du pays.
Dans cette mesure, il a été démontré par diverses sources que c’est la population qui a été le plus sévèrement touchée par les crimes, les injustices et les inégalités qui sont un élément constitutif à la fois de la violence armée et du déplacement et du statut de victime. La Commission interaméricaine des droits de l’homme souligne dans un rapport spécial que la situation des femmes autochtones et des femmes d’origine africaine est particulièrement critique car elles sont victimes de multiples formes de discrimination fondées sur le sexe et l’appartenance ethnique.
Dès leur naissance, ils sont confrontés à deux niveaux de discrimination : le premier parce qu’ils appartiennent à leur groupe ethnique et le second en raison de leur sexe biologique. Étant historiquement exposées à deux formes de discrimination, elles sont doublement vulnérables aux abus et aux victimes des groupes armés dans leur lutte pour le contrôle des ressources et des territoires, puisque ces acteurs exploitent et manipulent les facteurs de désavantage social dans certains groupes comme une stratégie de guerre, et dans le cas des femmes indigènes et d’origine africaine, il y a plus d’un facteur de vulnérabilité dont elles peuvent abuser.
Les femmes victimes du conflit armé, de diverses ethnies, territoires et âges, ont été touchées par cette guerre dans tout le pays. Ils ont connu des souffrances indicibles et des abus récurrents de leur intégrité physique, sexuelle et psychologique. L’intersection entre le sexe, l’ethnicité, l’âge et le lieu sur le territoire du conflit a pour effet d’aggraver la discrimination à l’égard des femmes (Extrait de : La vérité sur les femmes victimes du conflit armé en Colombie (Volume II. La route des femmes vers le Pacifique 2013).
Il est important de souligner que lorsque nous parlons d’inégalités entre les sexes, nous parlons de celles qui traversent la MOITIÉ de la population mondiale et que ces inégalités sont l’un des principaux obstacles à la réalisation du développement humain, c’est pourquoi le slogan de l’ODS « ne laisser personne derrière » prend une importance particulière. En Colombie, il existe d’énormes défis pour avancer vers les 16 objectifs de genre qui sont à l’ordre du jour du pays de l’ODS et au bénéfice de 51,2% de la population nationale, des objectifs qui recoupent la justice en attente, car c’est un pays avec l’un des plus hauts niveaux d’inégalité et de violence sociopolitique en Amérique latine.
De notre présence et de notre action dans la Colombie profonde, ce sont les femmes qui tissent la vie à partir du mélange du cri de justice et du chant de joie, ce sont elles qui, de par leur connaissance et leur mémoire, contribuent à une vérité du conflit sans frivolité statistique, ce sont elles qui, grain par grain, multiplient l’espoir d’élever des familles et des communautés, afin que nous continuions à marcher à leurs côtés pour construire dans l’égalité et l’équité.
Lina Marcela Muñoz
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