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Rapport FOESSA 2022, sur la situation sociale en Espagne ODD 10, 16

par | Avr 21, 2022 | Europe, Gente, Paz | 0 commentaires

Rapport FOESSA 2022, sur la situation sociale en Espagne

Julio César Rioja cmf

Théologien, journaliste Cáritas Elda

La Fondation FOESSA, liée à Cáritas, est considérée dans tout le pays comme l’une des meilleures pour l’analyse de la réalité sociale et est reconnue dans toutes les instances à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. La Fondation FOESSA a jugé pertinent et opportun d’actualiser en ce moment le tableau de l’exclusion dans notre société après le tsunami que provoque cette pandémie. Quelques jours après le début du confinement du mois de mars, certaines questions ont été soulevées : comment cette crise affecte-t-elle les niveaux d’exclusion et d’intégration dans notre pays ? La pandémie a-t-elle frappé toutes les couches de la société de la même manière ou, une fois de plus, les ménages les moins favorisés sont-ils les plus touchés ? Pour répondre à ces questions, un travail de terrain a été réalisé entre mars et mai 2021. Le document qui en résulte a un caractère éminemment descriptif sur la situation d’exclusion et sur l’impact que la crise du COVID-19 a eu spécifiquement sur les conditions de vie et la structure sociale. 

Depuis 2007, la Fondation FOESSA a choisi d’observer et d’étudier systématiquement l’évolution de cette exclusion sociale. Au cours des différentes vagues (2007, 2009, 2013 et 2018), le rapport FOESSA s’est penché sur les conditions de vie de la société dans son ensemble, en particulier celles des personnes et des groupes les plus vulnérables. Pour ce faire, ils ont utilisé l’indice synthétique d’exclusion sociale (ISES), un indice basé sur 37 indicateurs qui évaluent les capacités et les possibilités des personnes à participer à la société dans huit dimensions fondamentales : l’emploi, la consommation, la participation politique, la santé, l’éducation, le logement, les conflits sociaux et l’isolement social. 

En ce sens, et dans cette édition du rapport, deux nouveautés ressortent : la mise en œuvre du revenu minimum vital comme instrument de protection sociale et la fracture numérique comme nouvel élément générateur d’exclusion. Ainsi, cette édition actualise le tableau de l’exclusion et le présente sous un double angle : longitudinal et comparatif. Longitudinale car elle montre l’évolution des chiffres de l’exclusion par rapport à 2018, et comparative car elle offre dans tous les cas la possibilité de comparer les données. En Espagne, cette crise sanitaire a laissé des traces profondes. Au-delà de l’augmentation attendue de l’exclusion et de la pauvreté. Cette tendance nous avertit que, bien que pendant les crises il y ait une augmentation rapide de l’exclusion, l’arrivée ultérieure de périodes de reprise et de croissance économique ne conduit pas à une diminution de ces niveaux d’exclusion au même rythme. 

En résumé, en ces temps d’incertitude et d’immédiateté, la Fondation FOESSA fournit des données qui aident la société à mesurer l’impact de la crise en identifiant les personnes et les groupes sociaux les plus touchés et, d’autre part, à encourager une réflexion profonde qui nous invite à repenser le modèle social et relationnel, le modèle économique et de redistribution, ainsi que les valeurs sur lesquelles fonder notre coexistence, dans le but ultime d’éviter la chronification des situations de pauvreté et d’exclusion sociale en vue d’une transformation sociale vers une société plus juste.

Parmi ses conclusions

 

  1. a) L’exclusion sévère et l’intégration précaire sont en hausse, et la pleine intégration est en baisse. 37% de la population est en situation de pleine intégration, 41,2% en situation d’intégration précaire, 9% en situation d’exclusion modérée et 12,3% en situation d’exclusion sévère (on peut dire que 21,3% vivent en situation d’exclusion, soit une personne sur 5).
  2. b) Le pourcentage de personnes ayant des problèmes dans quatre dimensions ou plus de la vie quotidienne augmente, avec une détérioration particulièrement marquée dans la dimension de l’emploi et des conflits sociaux.
  3. c) L’instabilité de l’emploi, la pauvreté, le coût excessif du logement et les problèmes d’accès aux médicaments sont les problèmes les plus fréquents, touchant près de 15% de la population.
  4. d) Les groupes les plus touchés par l’exclusion sociale : les ménages pauvres ou sans revenus, les femmes et les familles nombreuses.
  5. e) L’exclusion augmente parmi la population vivant dans les zones rurales.
  6. f) Le COVID bouleverse le marché du travail et l’instabilité de l’emploi s’accroît.
  7. g) Les difficultés d’accès au logement s’intensifient.
  8. h) Les réseaux de soutien familial sont tendus et érodés.
  9. i) La fracture numérique multiplie l’impact de l’exclusion.
  10. j) Le revenu vital minimum (IMV) et le revenu d’inclusion (Rentas de Inclusión) contribuent à atténuer l’impact de la crise sur les ménages les plus pauvres.
  11. k) Contre les canulars que certaines personnes répandent et considèrent les exclus comme paresseux ou responsables de leur situation ; deux sur trois se déplacent activement à la recherche de ressources et d’un emploi.
  12. l) Il ne s’agit pas de remplir ce document avec des chiffres et des pourcentages, l’étude est destinée à guider notre action de manière plus précise. Connaître les causes de l’exclusion et savoir qui est le plus touché n’a de sens que si cela nous aide à améliorer notre tâche d’accompagnement afin que tous les individus disposent des conditions suffisantes pour une vie digne. Ce rapport est une source de réflexion, de prière et de partage. Je vous invite à le lire.

 

Julio César Rioja

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