Miguel Angel Velasco cmf
Membre de l’équipe clarétaine de l’ONU
Docteur en pédagogie
4. Quelles sont les nouveautés de l’Agenda 2030 ?
Quelles sont les caractéristiques les plus innovantes et les plus ambitieuses de l’Agenda 2030 qui donnent à ce document la virtualité de devenir un horizon commun pour transformer notre monde en un lieu où « personne n’est laissé pour compte » ?
1. L’Agenda considère les pays du monde comme une seule et même réalité. L’interconnexion entre les zones, les organisations, les entreprises et les gouvernements est si remarquable que notre monde est comme un réseau qui marche en commun.
2. Chaque pays doit préciser les 17 objectifs correspondant à sa situation. Le produit intérieur brut par personne n’est pas un instrument valable pour comparer les pays ; il y a beaucoup d’autres aspects à prendre en compte si nous voulons vraiment mesurer le développement humain. Chaque pays doit désagréger les principaux chiffres statistiques, en examinant la situation de chaque groupe social sur son territoire par rapport à la réalisation des SDG. Il est nécessaire d’accroître l’équité.
3. En conséquence de ce qui précède, la coopération internationale doit modifier ses objectifs et ses procédures. Les pays développés doivent cesser de donner des fonds aux pays en développement selon leurs propres critères ; les critères de sélection des besoins et des projets de développement doivent provenir de chaque pays en développement dans le cadre de l’Agenda 2030. La coopération internationale doit soutenir et collaborer dans les domaines que chaque pays a introduits dans son plan d’action pour 2030. Bien sûr, en parallèle, le pays en développement doit être transparent et la responsabilité doit être une caractéristique de la coopération.
4. La multilatéralité, en considérant la coopération entre les pays, en créant des domaines de forte collaboration. Il y a des problèmes que le pays peut résoudre, d’autres peuvent être résolus par des pays travaillant ensemble dans une zone géographique spécifique, mais certaines questions sont impossibles à résoudre sans des efforts globaux et mutuels. Coopération horizontale.
5. La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) n’est pas explicitement mentionnée dans les 17 SDG, mais l’esprit des droits de l’homme est présent dans de nombreux objectifs de l’Agenda 2030. Le lien entre la DUDH et l’Agenda 2030 est clair : l’Agenda 2030 propose des moyens de mettre en œuvre la DUDH, et les droits de l’homme sont au cœur de l’Agenda. Mais il est possible et nécessaire d’accroître la présence de la Déclaration des droits de l’homme dans les futurs documents. Le lien entre les deux documents sera ainsi plus clair.
6. L’Agenda 2030, les 17 SDG et les 169 objectifs créent non seulement un réseau mais aussi un système. Chaque objectif des SDG est lié aux autres ; c’est la base pour confirmer qu’il s’agit d’un système. Si nous supprimons l’un des éléments d’un système, l’interrelation du groupe d’éléments change pour créer une réalité différente. Dans un système, tout bien considéré, tout bien considéré, crée une nouvelle réalité qui est plus grande que la simple addition des composants. SDG17-169Les buts ne sont pas une simple addition d’éléments ; ils constituent un système complet.
7. La société civile a joué un rôle essentiel dans la préparation de l’Agenda 2030, mais elle est également considérée comme essentielle dans sa mise en œuvre. Universités, instituts de recherche, ONG, donateurs, entreprises – tous sont nécessaires pour un travail qui ne s’achèvera pas en 2030. Ce genre d’attitude, travailler tous ensemble, relever ensemble les défis du monde pour réaliser l’Agenda, n’est pas seulement valable jusqu’en 2030 mais doit être la manière habituelle de travailler.
8. L’Agenda présente une intégration et une coordination parfaites entre les trois piliers du développement (humain) durable, à savoir les personnes, la planète et le progrès. Mais l’ajout des deux derniers « P » à l’Agenda donne aux SDG 2030 une saveur encore plus UDHR ; ces deux nouveaux « P » sont la paix et le partenariat.
Huit caractéristiques principales pour dire que nous sommes face à un nouveau paradigme pour comprendre notre monde et la coopération entre les pays. Nous avons un plan pour l’avenir du monde : rendre possible un monde plus fraternel « sans laisser personne derrière ». Peut-être est-ce trop idéaliste ? Je pense que ce n’est pas impossible, mais nous devons nous décider à le faire. Peut-être que ce genre de programme a besoin d’un cadre philosophique pour comprendre pourquoi il est crucial de l’avoir et d’avoir un horizon pour notre monde. Je suis sûr qu’Amartya Sen ou Jeffrey Sachs ont trouvé la raison de se battre pour cet idéal, mais je comprends pourquoi il est si difficile pour les gens ordinaires de comprendre la nouveauté de l’Agenda 2030. C’est pourquoi l’éducation est essentielle ; elle est le levier du changement ; l’éducation tout au long de la vie pour les enfants, les adolescents, les jeunes et les adultes, car elle constitue un changement de paradigme. Il pourrait être utile d’examiner maintenant les SDG 16 et 17 avant de conclure avec la SDG 4.
5. Mettre en évidence les caractéristiques des SDG16 et SDG17
Le SDG 16 nous présente un panorama, à l’intérieur et à l’extérieur de chaque pays, lié aux Droits de l’Homme. La mise en place d’institutions gouvernementales fiables dans chaque pays est fondamentale, c’est la bonne façon de prendre soin des minorités et de respecter les droits de l’homme. La coopération internationale, et pas seulement celle des pays développés, doit soutenir les pays dans le besoin dans le dialogue (SDG 16.a) et est nécessaire pour la participation des pays en développement aux institutions de gouvernance mondiale (SDG 168). Ce SDG sonne comme si un nouvel ordre international et national en était à ses débuts, comme s’il s’agissait de l’annonce d’une nouvelle ère, mais cette impression est encore plus forte si l’on ajoute le SDG 17. Les ONG, avec leurs contributions aux projets de développement, ont un rôle fondamental à jouer dans le renforcement de la société civile, en particulier les organisations qui travaillent pour les droits de l’homme et la démocratisation des institutions du pays.
Le SDG 17 fait référence au renforcement du partenariat mondial pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Le SDG parle de finance, de technologie, de renforcement des capacités, de commerce et de questions systémiques. Il est nécessaire de travailler ensemble dans tous les aspects des relations internationales ; l’Agenda appelle à une coopération généreuse entre tous les États, mais exige un effort particulier pour soutenir les pays développés. Une fois encore, cette collaboration doit laisser de côté les attitudes paternalistes ou néo-colonialistes : il est nécessaire de respecter l’espace politique et le leadership de chaque pays pour établir et mettre en œuvre des politiques d’éradication de la pauvreté et de développement durable ».
6. Atteindre l’éducation comme point critique pour transformer le monde
Je suis un éducateur, donc je suis convaincu que l’éducation est le levier le plus puissant pour améliorer les personnes et les sociétés et, bien sûr, le monde. L’Agenda 2030 élargit l’objectif de l’éducation présenté par les OMD, en parlant de l’éducation tout au long de la vie ; les défis sont si immenses qu’il est impossible de laisser quiconque en dehors de cet effort pour renouveler les possibilités d’enseignement-apprentissage. Amartya Sen, en se retournant vers lui, parle de capacités ; sans une éducation qui donne un esprit ouvert pour acquérir des connaissances permettant de penser à une existence différente, la liberté n’est pas possible. Si vous n’avez pas les « capacités » pour être libre, vous ne participerez pas à changer le monde ; l’éducation est fondamentale pour acquérir ou prendre conscience de vos capacités.
Il y a un objectif qui peut nous donner une orientation sur la bonne façon de transformer la conscience des gens avec la clé révolutionnaire de l’Agenda 2030 ; c’est le SDG4. La cible 7 de ce SDG4 dit : « D’ici 2030, faire en sorte que tous les apprenants acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation au développement durable et aux modes de vie durables, aux droits de l’homme, à l’égalité des sexes, à la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence, à la citoyenneté mondiale et à l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable ».
Cet objectif est fondamental si nous voulons ouvrir les esprits, les mains et les cœurs à l’Agenda 2030. Ce n’est que l’un des 169 objectifs, mais c’est l’un des plus importants en termes de transformation des attitudes. Nous devons consacrer du temps, des efforts et de l’imagination pour enseigner que cet Agenda n’est pas seulement un ensemble de buts et d’objectifs à atteindre, mais bien plus encore. En cette période désastreuse de la pandémie COVID-19, il est typique d’entendre des gens dire que l’Agenda 2030 devrait être oublié parce qu’il y a d’autres choses beaucoup plus urgentes. Ces personnes n’ont pas compris le sens de l’Agenda 2030 ; elles n’ont pas compris que l’Agenda est l’horizon de la reconstruction d’un monde qui sera, malheureusement, très semblable à ce qu’il était il y a 20 ans en termes de développement humain. Mais pour parvenir à un changement d’attitude, il est nécessaire de leur expliquer et de les éduquer patiemment sur la véritable signification de l’Agenda 2030. Il faut le faire avec des personnes de tous âges, mais aussi avec les gouvernements, les ONG, les entreprises, les universités, les écoles, les églises, les religions, les agences de coopération internationale, etc. car la Déclaration universelle des droits de l’homme est en train de devenir une véritable loi universelle : lentement mais sûrement.
Miguel Angel Velasco cmf
Membre de l’équipe clarétaine de l’ONU
Docteur en pédagogie
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