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Citoyenneté mondiale : Fraternité universelle SDD 4, 17 FR

par | Oct 1, 2021 | Gente, Partners | 0 commentaires

 

Citoyenneté mondiale : Fraternité universelle

 

Miguel Ángel Velasco cmf

Membre de l’équipe clarétaine de l’ONU

Docteur en pédagogie

 

La citoyenneté mondiale a-t-elle quelque chose à voir avec les congrégations religieuses catholiques, les paroisses, les écoles catholiques ?

 

La citoyenneté mondiale et l’agenda 2030

 

Les « FBO » (Faith Based Organisations) sont des organisations enracinées dans la foi ; « FBO » est le nom que les Nations unies utilisent pour les désigner. L’ONU, loin d’être une réalité pyramidale et monolithique, est plutôt un réseau d’organes, de groupes, d’agences et d’organisations, travaillant en étroite collaboration dans le cadre de la Charte des Nations unies (« Charte des Nations unies »). L’ONU, vue sous cet angle, a trois formes d’adhésion : la première ONU (ONU-1), les États-nations (Conseil de sécurité, Assemblée générale) ; la deuxième ONU (ONU-2), les organes d’analyse et de mise en œuvre des accords (Secrétariat général et Conseil économique et social) ; la troisième ONU (ONU-3), composée de la société civile (universités, entreprises, ONG, organisations confessionnelles). L’ensemble des Nations unies a pour objectif commun, énoncé dans la Charte des Nations unies, de maintenir et de créer un monde pacifique. La paix recherchée par l’ONU n’est pas simplement l’absence de guerre ; l’ONU souhaite un monde pacifique fondé sur les droits de l’homme, la justice sociale et un véritable développement pour tous. 

 

Les Nations unies, à leurs trois niveaux, veulent que nous ayons tous le sentiment d’être des « citoyens du monde » ou, pour utiliser une autre expression, des « citoyens du monde ». Des citoyens responsables de ce qui se passe dans notre monde, avec la volonté d’en faire un monde meilleur. La concrétisation de cette volonté, pour les années à venir, est l’Agenda 2030 pour le développement (humain) durable. Pour ce moment particulier de l’histoire humaine, l’ONU interprète que la meilleure façon d’être un « citoyen du monde » est de faire avancer l’Agenda 2030. Même au milieu de la pandémie de COVID-19 et du recul qu’elle a entraîné dans sa mise en œuvre, toutes les institutions des Nations unies ont placé leurs espoirs dans l’Agenda 2030 comme étant la bonne voie pour créer un monde « post-pandémie » plus juste.

La citoyenneté mondiale vue par l’Église catholique

 

Quelle devrait être notre contribution en tant qu’organisations confessionnelles catholiques (OC) à ces désirs des Nations Unies ? Rappelons que de nombreuses institutions religieuses font partie de l’ONU-3. Comment pouvons-nous être de vrais citoyens engagés dans la tâche de rendre le monde meilleur ?

 

La première chose à dire est que l’Agenda 2030 est un espace de dialogue, de création de projets et d’action coordonnée, dans lequel tous ceux d’entre nous qui aspirent à un monde meilleur sont inclus. L’Agenda 2030 est soutenu par les différentes religions à travers une multitude de communiqués et de congrès. Parmi les entités qui la soutiennent figure l’Église catholique. Pour l’Église catholique, construire la citoyenneté mondiale avec d’autres religions et groupes de la société civile signifie se joindre aux efforts de chacun pour mettre en œuvre l’Agenda 2030. La contribution de l’Église catholique doit se fonder sur notre propre identité, que je considère très bien définie par les encycliques « Laudato Si » et « Fratelli Tutti » du pape François, en plus de la riche contribution de la doctrine sociale de l’Église. Il existe de nombreuses concordances entre l’Agenda 2030 et ces documents. 

 

L’encyclique « Fratelli Tutti » nous invite, dès son titre, à penser notre projet pour le monde comme la construction d’un monde dans lequel nous nous sentons tous frères et sœurs. L’expression « Citoyenneté mondiale » devient pour nous « Fraternité mondiale » ou, si nous le souhaitons, « Fraternité universelle ». Reprenant l’idée de « Citoyenneté globale », cela implique un engagement pour un monde que nous voulons plus humain ; le concept de « Fraternité universelle » nous demande aussi un engagement pour la construction de ce monde, mais il nous demande encore plus : que dans ce nouveau monde nous nous sentions tous frères et sœurs. La perspective catholique ne laisse pas de côté ce qui est déjà présent dans l’Agenda 2030, mais va plus loin. Premièrement, la force dans la recherche d’un « monde meilleur » est en Dieu, qui nous donne la force ; deuxièmement, elle ajoute, au développement compétent des SDG2030, une profonde attitude d’amour pour chacun de ceux que nous savons être nos frères et sœurs. 

Congrégations religieuses : Organisations mondiales

 

L’appel du Concile Vatican II et du Pape François à être une « Église en chemin » devient particulièrement pertinent pour nous, les membres des instituts religieux missionnaires. La mission a toujours cherché à prendre soin de la totalité de l’être humain, de son développement intégral. La mission a également permis de comprendre de plus en plus, grâce à un dialogue clair et ouvert, ceux qui ne partagent pas notre foi et nous appelle à une collaboration sincère avec tous ceux qui veulent construire un « monde meilleur ». 

 

Les congrégations religieuses missionnaires, au sein de l’Église, sont les plus à même de comprendre le sens de la « Globalité », de la « Mondialité », de la « Fraternité universelle » ou de l' »Interculturalité ». Nous sommes plus à même de la comprendre et d’y travailler pour deux raisons : la diversité culturelle est constitutive pour nous du fait de la diversité culturelle des membres de chaque institut ; de plus, nous sommes présents sur tous les continents. Cette capacité à vivre l’universalité nous pousse à œuvrer pour la construction d’un monde de frères et sœurs et nous appelle à participer activement à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, avec beaucoup d’autres personnes qui le souhaitent également.

 

Quelle devrait être notre implication en tant qu’institutions religieuses mondiales dans l’éducation à la « citoyenneté mondiale » ou, si vous voulez, à la « fraternité universelle » ? Tout d’abord, bien sûr, être conscient que nous le sommes et travailler, avec d’autres, comme le Conseil Vatican II, le Pape François et l’ONU nous le demandent. Mais nous pouvons aller encore plus loin.

Institutions éducatives : former des bâtisseurs de monde fraternel

 

L’une des missions des congrégations religieuses est l’éducation. L’éducation par la proclamation de la Parole, les catéchuménats, les groupes de jeunes, les communautés d’adultes, les centres de formation d’évangélisateurs ou les centres éducatifs pour l’enseignement primaire, secondaire, professionnel et universitaire.

 

Tous ces centres éducatifs sont appelés à être des lieux où l’on offre une éducation à la citoyenneté mondiale ou à la fraternité universelle. À l’heure actuelle, ce type d’éducation nécessite l’inclusion, comme référence de base, de l’Agenda 2030 dans la perspective de « Laudato Si » et « Fratelli Tutti ».

 

Comment faire ? Comment transmettre aux personnes qui nous sont confiées la passion d’être coresponsables de la construction d’un monde meilleur ? Comment leur faire sentir qu’elles sont les auteurs d’un monde nouveau qui dépasse les limites des cultures, des frontières, des religions, des coutumes et des stéréotypes ? La réponse est d’intégrer dans le projet d’enseignement-apprentissage un axe visant à « éduquer les bâtisseurs » de la « Cité fraternelle universelle ». Pour développer cet axe, les aspects suivants doivent être pris en compte :

 

– Éduquer à la recherche de ce qui est nouveau et différent.

– Éduquer à la valorisation de la diversité avec la richesse.

– Eduquer dans le dialogue à partir de sa propre identité

– Éduquer aux valeurs d’universalité et aux droits de l’homme.

– Éduquer au dialogue interreligieux

– Éduquer à partir de la recherche de la Fraternité Universelle avec Jésus a voulu

– Éduquer à la connaissance de notre charisme religieux universel.

– Éduquer à partir des droits de l’homme et de l’agenda 2030 (ODS 2030)

 

Nous pouvons faire beaucoup pour éduquer à cette conscience de l’universalité ; mais, comme nous ne pouvons éduquer qu’à partir de ce que nous vivons, la première chose à faire est peut-être de travailler sur cette dimension de l’universalité avec les moniteurs, les catéchistes, les enseignants, les religieux et les parents. Ce sont eux qui doivent vivre cet appel à construire, avec d’autres, la Citoyenneté universelle, la Fraternité universelle.

 

Miguel Ángel Velasco cmf

Membre de l’équipe clarétaine de l’ONU

Docteur en pédagogie

 

 

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